Être apiculteur aujourd'hui !

Le par NosAvis.com
Autrefois symbole de la prospérité de la Basse-Egypte, l'abeille était déjà élevée par les hommes pour son miel, la cire et la propolis. Au Moyen-âge, l'abeillage fut un droit féodal, le XIVe siècle vit son âge d'or. Pendant les années 1800, la société d'apiculture s'organisa et la ruche Dadant apparut ! Le XXe siècle apporta la standardisation des ruches, l'interdiction de l'étouffage des colonies, la modernisation de l'extraction et la professionnalisation des apiculteurs. Les récoltes furent florissantes jusqu'aux années 80/90. Aujourd'hui, le métier est devenu technique, les résultats liés à divers facteurs de prophylaxie et de conduite de rucher raisonnées. Mais il n'en reste pas moins un métier de passionnés dont les enjeux de maintien de la biodiversité sont primordiaux.

De nos jours on ne peut plus s'improviser apiculteur. Les problèmes rencontrés pour obtenir un rucher dynamique et florissant impliquent de bonnes connaissances de l'abeille et de sa prophylaxie. Le premier conseil, je pense à donner est tout d'abord de bien se former ! Établissements agricoles, centres de formations apicoles, ruchers école ou tout simplement en immersion chez un professionnel, les possibilités sont multiples.

Une installation réussie en apiculture nécessite d'avoir de bonnes connaissances de la conduite du rucher, des différents potentiels de la flore mellifère et du calendrier de floraison, une bonne connaissance de la filière de commercialisation.

Les professionnels et les différents organismes professionnels sont là pour vous aider.

Le métier d’apiculteur est pénible et contraignant, il est donc important de bien choisir la taille de son exploitation en fonction de ses possibilités et des pratiques à mettre en place. Apiculture bio, orientation biodynamie, élevage traditionnel, diversification, rayon de transhumance sont autant de choses auxquelles il faut réfléchir avant de se lancer, car cela détermine les aménagements et les achats matériels à prévoir.

La taille de la miellerie dépend du nombre de ruches exploitées, de la méthode de transhumance et des perspectives d'évolutions à venir. Il est donc essentiel de prendre conseil auprès de professionnels.

Miels et plantes mellifères

Plantes mellifères, biodiversité et apiculture sont étroitement liés. La floraison étant la base de la reproduction des plantes et arbres, il est indispensable d'avoir des butineurs afin d'assurer la pollinisation croisée nécessaire. Les pollinisateurs, abeilles, mais aussi papillons, mouches, coléoptères, oiseaux, et même pour certaines plantes les chauves-souris sont donc des auxiliaires indispensables à l'équilibre de la chaîne alimentaire et vitaux pour l'agriculture. Les insectes pollinisent environ 90 % des plantes, leur rôle est donc primordial.

L'abeille, infatigable travailleuse, butine sur des rayons pouvant aller jusqu’à 5 km autour de la ruche. En période de floraison abondante, il est en moyenne de 2 km autour de cette dernière.

En apiculture, l’éleveur essaie de réduire au maximum les déplacements de la butineuse, la production de la ruche est supérieure et sa vitalité aussi. La transhumance est faite dans ce but et aussi celui de produire des miels mono-floraux. Les ruches sont alors déposées sur le lieu stratégique d'une floraison particulièrement abondante et attractive pour l'abeille.

Si le choix est de faire un miel toutes fleurs, la ruche sera déposée à demeure dans un lieu ou se succèdent des floraisons abondantes, en montagne par exemple ou la diversité florale est abondante.

Mile d'acacia, miel de tilleul, miel de châtaignier, miel de printemps, miel de sapin, miel de colza, miel de tournesol, les miels comme le vin dépendent du terroir : selon la région, chaque miel aura sa spécificité : de quoi émerveiller les papilles.

La plantation de jachères fleuries ou la pratique d'engrais vert est bénéfique. Elle peut faire l'objet d'une entente, d'un contrat entre l'agriculteur et l'apiculteur. Ainsi, le semis de lupin qui grâce à sa racine pivotante travaille un sol lourd, apporte au printemps une excellente nourriture pour le démarrage des colonies. La phacélie, le lin sont aussi de bon engrais vert produisant un délicieux nectar pour l'abeille.

Des contrats de pollinisation sont signés entre producteurs de fruits et apiculteur avec de bonnes pratiques phytosanitaires à l'appui. Les miels de fruitiers sont doux et subtils.

Implanter un rucher : élevage, soins et prophylaxie

Le choix de la race des abeilles est primordial. En effet selon la région, la conduite du rucher et vos propres convictions certaines races seront mieux acclimatées. Prendre un conseil auprès des apiculteurs locaux ou des groupements apicoles est judicieux. Près de chez vous, il y a certainement un apiculteur sélectionneur qui fait de la vente d'essaims. Acheter local à l'avantage d'avoir des colonies déjà adaptées au climat et donc plus
résistantes.

Apis Mellifera est l'espèce domestique et représente une faible proportion parmi la diversité des abeilles. Selon les régions, le climat et les floraisons visées, on trouve différentes races : l’abeille noire (Apis Mellifera Mellifica), l’abeille caucasienne (Apis Mellifera caucasia), l’abeille carnica (Apis Mellifera carnica), l’abeille Buckfast® ou frère Adam, l’abeille Italienne (Apis Mellifica Linguista). Chacune ayant ses spécificités.

Au printemps, la colonie s'éveille dès février ou mi-mars. Avec la floraison des saules marsault débute la saison apicole. La ruche refait ses réserves pour démarrer son élevage. Les floraisons sont abondantes et les colonies très actives.

Fin avril débute la période d'essaimage, pour l'apiculteur la visite du corps de ruche est nécessaire soit pour privilégier la production de miel, soit pour diviser ses ruches s'il veut élever de nouvelles colonies. C'est une forte période de transhumance et de récoltes.

L'été voit la pleine floraison des châtaigniers dont le miel fort et goûteux ne convient pas à toutes les papilles, mais il excelle en cuisine ! Les ruches transhument.

À l'automne : la ruche prépare sa période de repos. Les floraisons de bruyère et de callune apportent les derniers nectars. L'apiculteur fait l'état des réserves de miel des abeilles.

Contrairement à une idée reçue, l'apiculteur visite régulièrement ses ruches afin d'apporter les soins nécessaires à son bon fonctionnement, il vérifie les infestations de parasites tels que le varroa, qui affaiblit les colonies, mais met aussi en place des protections contre les prédateurs comme le frelon asiatique, le papillon fausse-teigne et pour les ruchers en montagne : l'ours.

L'hiver est une période de commercialisation et d'entretien du matériel pour l'apiculteur.

La diversification : un atout non-négligeable !

La ruche ne produit pas que du miel. Et aujourd'hui, on commence à reconnaître les bienfaits de certains produits. L'apiculteur la possibilité de se diversifier et d'apporter à ses clients tout un éventail de produits naturels.
La cire d'abeille, le miel, le pollen, la gelée royale, la propolis et le venin sont autant de produits aux nombreux bienfaits connus en apithérapie.

La cire d’abeille est utilisée dans de nombreux baumes pour produits pharmaceutiques et cosmétiques. Avec le grand retour des produits naturels, elle sert aussi à l'enrobage de bonbons ou de médicaments.
Le miel : les vertus de l'application cutanée.

Connu en application depuis l'antiquité, le miel s'utilise pour préserver la peau de l’eczéma ou de l’acné. Dans les centres de grands brûlés, on utilise le miel de thym pour apaiser, assainir, soulager et aider à la reconstruction de la peau grâce à son pouvoir cicatrisant, antibactérien et anti-inflammatoire.
Le pollen : un concentré de protéines.

Complément alimentaire très riche non seulement en protéines, mais aussi en vitamines et anti-oxydant, il renforce les défenses immunitaires. Il se récolte en équipant l'entrée de la ruche de tiroirs à pollen qui prélèvent une partie des pelotes de pollen transportées par les butineuses.

La gelée royale : véritable concentré d’éléments vitaux.
Alimentation de la reine toute sa vie et des larves durant les 3 premiers jours, elle est composée d'acides aminés directement assimilables, de nombreuses vitamines essentielles, d’oligoéléments et de minéraux.

Le venin d'abeille
Sa production est très restreinte car spécifique comme le sont ses applications en apithérapie. C'est un produit à ne pas utiliser à la légère.

La production de gelée royale et de venin est une orientation spécifique de l'apiculture.

La ruche produit naturellement de la propolis. C'est le ciment des abeilles. Mais la propolis n'est pas que cela, elle est un fongicide et un microbicide puissant.

Produire de la propolis demande d'équiper ses ruches de grilles à propolis et d'élever une race qui propolise suffisamment.
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